Encore merci à Daniel et Michel.
Daniel, instit cordiste, n'en est pas resté à la 2CV, il y a mis aussi des vaches, dans les Goulets, mais le pire c'est qu'il les avait fait faire à ses élèves (Lola avait fait les pis de celle avec les rayures, les pis de la génisse avec les lettres, et avait peint celle avec les coeurs), leur donnant le vice de l'art, des interventions non autorisées en milieu rural, de la dérision, de la culture débridée (loin, bien loin, de la culture formatée de la ville, celle qui viendra heureusement sauver nos petits loups mal élevés).
Faut dire que Daniel a des excuses pour être un instit aussi rustre, il a été un de ces sales gosses, élevés parmi les loups par un sauvage.
Les dames blanches, ça m’a fait penser aux vaches bleues. J’ai regardé de l’autre côté, elles y étaient encore. C’était trop beau, c’était trop bon, j’étais fière d’être d’ici, près de tous ces hallucinés du plateau.
Un panneau signale les vaches à l’endroit où d’habitude d’autres panneaux préviennent les touristes du risque de vol par des pickpockets. C’est un panneau genre attention troupeau, triangulaire, sauf qu’il fait pas du tout professionnel et qu’une vache blanche rayée de bleu dépasse du triangle. On regarde alors dans la direction qu’elle indique, et de l’autre côté de la route, au milieu des falaises surplombant les gorges, encordées les unes aux autres, baissant la tête dans les zones plissées de la roche, leurs gros corps de bois coincés dans des couloirs horizontaux, y’a des vaches bleues avec des rayures, ou des cœurs, des fleurs. C’est l’instit qui les a fait faire aux enfants l’an dernier, pour la fête des Pensées. Les gosses m’en avaient parlé et parlé pendant des semaines (moi j’ai fait celle avec des cœurs, et moi celle avec les rayures, etc.) et quand leur maître était descendu en rappel pour les coincer dans les gorges, ils étaient si fiers, mes gosses, de leurs vaches et de leur maître. Et moi d’eux, par contrecoup.
Des années auparavant, quelqu’un avait cimenté à même la paroi verticale une deux-chevaux sciée en deux. Elle surgissait de la roche au milieu du vide. On a tous fait semblant de ne pas savoir qui avait bien pu imaginer un truc pareil. On a tous fait semblant de croire que ça n’avait rien à voir avec le projet du tunnel.
Les Adolescents troglodytes, POL, janvier 2007.
Ce P.V. a été adressé à Daniel, l'ex instituteur de ma fille Lola (mais il n'était pas tout seul, il y a avait aussi Michel dans le coup).
Demain, les vaches bleues.
Cette émission est disponible en balladodiffusion.
* (et l'on sait maintenant que les mères de famille qui écrivent prélèvent sur leurs droits d'auteur des bonbons en chocolat pour que cessent les revendications adolescentes)
Dans la maison, il y avait un bol de m&(bip)'s. Moi je suis sûre qu'il n'était pas plein, loin de là. Je l'ai fini. Presque quatre ans après, à la moindre occasion, les grands me le reprochent encore. Ouais, souviens-toi la fois où tu as mangé un bol entier de m&(bip)'s. J'ai beau répondre qu'il n'était pas plein, que si c'est que ça, je leur en achèterai de quoi remplir un saladier, rien n'y fait, cet épisode revient sans cesse sur la table.
La dernière fois, c'était avec Lola, et cela avait un lointain rapport avec mes livres (toutes, absolument toutes, les occasions sont bonnes pour me le rappeler).
Nous avons donc passé un accord pour que ces récriminations cessent enfin : à partir du prochain relevé de droits d'auteur, je leur achète un de ces bonbons pour chaque exemplaire vendu. Ma fille espère qu'il y'en aura des milliers...
Sachez donc ceci : à chaque fois que vous achetez** un de mes livres, vous mettez dans le saladier une des ces cochonneries en chocolat. Et même, je me dis que je ferai écrire dessus le titre des livres, tiens, ou même encore mieux "merci à tous les lecteurs".
* sur la photo, ou plutôt dans la photo, c'est le grand qui se prépare.
** ou que vous avez acheté, les relevés étant plutôt décalés...
J'ai fait la curieuse et j'ai appris que Marie NDiaye, a eu trois enfants aux mêmes âges que j'ai eu les miens, deux garçons et une fille, et l'un de ses garçons s'appelle Sylvère (Silvère ?), ce qui n'est quand même pas si courant. Cela fait quelques rapprochements, et puis elle aussi a choisi de vivre à la campagne, pas loin d'un fleuve.
Je n'avais encore rien lu d'elle il y a une semaine, je connaissais quelques extraits et quelques "on dit"** seulement, j'ai donc fait une commande exprès à la bibliothèque de la ville (via Sylvère, enfin, le "mien") et je me suis gavée goulûment en quelques jours de Tous mes amis, Autoportrait en Vert et Rosie Carpe et j'en sors le ventre bousculé au point que j'ouvre le tout dernier, Mon coeur à l'étroit avec fébrilité. Je ne sais pas si je n'aurais pas mieux fait d'arriver innocente mercredi, tant le travail d'écriture de cet écrivain est saisissant, impressionnant. Encore une belle, très belle découverte.
* Ceux qui n'ont pas la télé peuvent le regarder pendant une semaine après la première diffusion sur internet. Diffusions : le jeudi 1er février à 21H45 (France 5, en numérique) et dimanche 4 février à 10H (France 5, numérique et hertzien).
**on dit que c'est très bien, et on a pas tort.
(Image : Lola de dos qui marche dans les pas de ses frères entre l'Hérault et la mer + mon ombre)
Mallaury, ancienne presque voisine et ancienne prof de mon grand, m'envoie un lac qui est tout au fond de la montagne quand elle écarte les jambes...
pour toi, image de lac et petit texte enthousiasmé
La Gaube, lascive, écarte
Ses cuisses de bois coagulé
A ses formes de granit imputréscibles
Le Temps n’en finit pas de
se scarifier
artères figées
à fleur
de roche
qui convergent
vers
la concentration de son œil unique
dont nul cri
n’est
jailli
ocelle aux paupières lippues
du manque à être
que l’on confond, en corps,
avec l’expiration d’être fascinante
du glacier
(glas scié
par la feinte immobilité
Non, il ne s'agit pas de rallye 4X4, c'est Philippe de Jonckheere qui me passe ce relais : "cinq choses peu connues à mon sujet" parmi lesquelles il écrit : "je ne suis pas certain que les autres aient peur de la mort autant que moi", et très sincèrement, je croyais que c'était moi celle qui avait le plus peur de la mort*, je crois même que c'est la principale cause de cette maladie** que j'ai d'écrire. Mais à part cette "confidence"*, les autres choses je préfère qu'elles restent peu connues...
* j'ai vécu cette drôle d'expérience très très agréable et très très effrayante. Et je m'en souviens très très souvent.
** maniaquerie ?
Je passe quand même à Joël, Gilda, , Marie-Thé, Armand.
J'ai fait sa connaissance en avril 06, à Poitiers, où j'étais venue rencontrer ses élèves.
Il y a quelques temps, elle a animé avec son collègue Pierric, documentaliste, un atelier d'écriture pendant un vide-grenier.
Hier, en vraie tante indigne, elle est allée supporter son neveu qui jouait au rugby, sauf qu'au lieu de crier avec la petite foule bien serrée dans une tribune, elle s'est isolée dans une autre*, pour se geler en lisant un livre d'hiver.
J'ai terminé hier après-midi "Les Adolescents Troglodytes". J'étais dans les tribunes d'un petit stade de rugby près de Montauban ( j'étais allée voir mon neveu jouer dans la boue). Je sais bien que les gens trouvaient ça bizarre de lire un livre ici... Ils me regardaient étrangement mais moi je voulais terminer ça absolument parce que c'est beau et que je ne voulais pas m'arrêter.
C'est aride, rapeux et lyrique, lyrique. ça m'a fait "bellement" mal par endroits (...)
J'aime cette écriture du pays, du paysage, de l'intérieur, des gens. Encore une fois (je te l'ai peut-être déjà dit ou écrit) ça résonne de Faulkner, de Giono, de Deleuze... oui, c'est lyrique comme ça, sans concession.
Il y a quelques années je travaillais dans un collège rural près de Tours. Je faisais la route depuis Poitiers et je passais sur le chemin du bus, avant lui parce que j'arrivais tôt. Dans la lumière des phares l'hiver, je voyais les enfants qui attendaient, les adolescents... Ils étaient comme les raisins d'une grappe : un ici, deux là, 4 ou 5 là-bas... Le bus les ramassait... j'ai pensé aussi à eux en lisant ton livre.
Merci encore, c'est magnifique, sincèrement.
Hélène
PS : je t'envoie ces photos parce que c'était "roots" l'ambiance et j'aimais bien ces petites tribunes et l'église qu'on voyait du stade, entre les poteaux ( c'est la religion rugby là-bas...). c'était pas vraiment en décalage avec le livre.
*Cela m'a fait penser à une scène de ce film magnifique d'André Téchiné, lorsque François et Henri regardent un match de rugby que dispute Serge, admirablement filmé : François se retourne vers Henri, ils s'isolent dans un dialogue, oublient Serge un moment.
Ps : Hélène m'écrit : "Pour la petite note, je ne m'étais pas isolée c'est qu'on était là avant les autres, c'est donc avant l'arrivée des spectateurs (t'imagine, là ils auraient pensé que j'étais une vraie snob; et puis j'aime bien y être dans les tribunes et les écouter, les autres, les spécialistes, les spectateurs professionnels, les femmes et les hommes...)
Je te bise Emmanuelle".
Je lui réponds ici : oui, ok, mais lire c'est toujours s'isoler et la photo dit cet isolement, et aussi : souvent, lire, c'est snob, comme écrire, parce qu'alors on se fout de tout ce qu'il y a autour.
Tous ceux qui prennent la route Aubenas/Privas le connaissent. Il y passe ses journées, été comme hiver, au bord de cette route.
Il a inspiré le personnage du "type de la route" des Adolescents troglodytes.
Il est comme on dit "pas tranquille", d'une autre intranquillité sans doute que celle de l'homme qui dormait dans ses ombres.
Mais surtout, je me demande par quel miracle, il est encore vivant...
Parce qu'il ne se tient pas toujours sur le muret, Il est souvent juste adossé à la glissière de "sécurité", mais côté route.
Les jours où je ne le vois pas, je suis toujours inquiète. Et puis il réapparaît la semaine d'après...
Et le type, Adèle, le type, tu crois qu'il sera là cette année ? Je regarde Sébastien dans le rétro. Il est le seul double redoublant du collège, il se rappelle la toute première grande déviation, et je vois ses yeux prendre une place énorme dans son visage.
On avait vu le type après le premier gros effondrement de falaise il y a plus de cinq ans. A l'époque les pompiers ont bien parlé d'un mort dans sa voiture, mais ils ne l'ont jamais retrouvé, sauf des bouts de carrosserie, des semaines, des mois après, émiéttés comme du mica dans la masse rocheuse. Je devais descendre très bas sous le plateau, et prendre sur plusieurs kilomètres une route large et pourtant coincée dans les montagnes, une trois voies en lacets. Au retour du collège, dans un virage, un virage précis et toujours le même, vers six heures du soir, il y avait un homme, les reins appuyés contre la glissière de sécurité, qui se tenait en danger côté route, toujours vers six heures et toujours dans la même position. Il regardait devant lui, légèrement vers la gauche. On n'avait pas le temps au passage de bien l'observer, mais comme il était là tout les jours même heure même virage, on avait cette étrange possibilité de le regarder par bouts, un morceau du personnage chaque jour, jusqu'à connaitre par coeur ses habits, immuables, son âge incertain mais au moins cinquantenaire, sa position abrutie, son regard suicidaire protégé par un passe-montagne usé.
Personne ne le connaissait sur le plateau, il devait être d'en bas, il devait remonter un peu en fin d'après-midi et se caler contre la glissière pour attendre on ne savait qui on ne savait quoi. D' ailleurs on a tout supposé. Les enchères narratives étaient ouvertes dès le matin. Les petits (dont Sébastien) voulaient que ce soit le type disparu dans l'effondrement. Les grands avaient cette réponse juste et absurde, que c'était impossible, puisque la falaise avait cédé tout en haut, et nous, on était tout en bas (alors, comment il aurait pu descendre?). Dès le matin on se demandait pourquoi, comment, et surtout est-ce qu'il sera là ce soir. Et tous les soirs les élèves montaient dans la navette sans rien dire jusqu'au virage. Sans rien dire ça voulait dire en chuchotant plein de choses, mais à voix très basse, comme pour ne pas gâcher le sort, l'histoire, la rencontre quotidienne et extraordinaire.
Un jour l'homme n'était plus là, mais dans le vide de sa place il y avait, bien visible (Adèle t'es témoin), un creux dans la glissière. Mes ados d'alors ont mis leurs parents dans le coup, ils ont cherché des infos tout le week-end suivant, et moi aussi, on a téléphoné aux hôpitaux d'en bas, aux pompiers d'en haut, mais rien qui pouvait correspondre. Un grand avait alors conclu il a dû changer ses horaires, et cette explication nous avait curieusement suffit.
Je fais taire l'excitation provoquée par la question de Sébastien (quel type, c'est quoi ce délire Adèle?). Non, la déviation n'est pas la même, on va pas descendre si bas. On prend pas la nationale, mais non sinon il aurait fallu partir encore plus tôt, tu te souviens bien. Dommage. Et puis tu sais bien qu'y avait plus que le creux. Ouais c'est triste.
Sur nos montagnes, il y a les navettes scolaires, que les CG veulent réduire au maximum (car il paraît que ça coûte cher, d'emmener les enfants à l'école, et puis, est-ce si important*?). Il n'y a quasiment pas de transports publics pour aller en ville (genre pour aller à l'hôpital, mettons, ou aller prendre un train).
Mais souvent, et même en plein en hiver, il y a les rallyes automobiles et ça, ça rapporte des sous, c'est donc nettement plus prioritaire...
Je me souviens avoir accompagné une sortie "luge" lorsque ma fille était encore en maternelle, dans le Vercors, et les petits s'étaient fait tailler un short par des "sportifs" automobiles qui faisaient du patinage en toute légalité sur nos routes verglacées.
La dernière année, on a aussi "supporté" le Tour de France, le vélo, quoi, enfin je veux dire le Tour de France de la pub (on est sorti quand c'était fini, ramasser tous les emballages des échantillons de merde distribués par la caravane et laissés au bord de la route par les supporters, ce qui nous a pris plusieurs heures).
Ici sur le plateau ardéchois on a chaque été un rassemblement de 4X4 : pas des 4X4 pour se déplacer, non, des 4X4 pour "jouer", faire vroum vroum, comme mon petit dernier avec son tracteur à pédale, mais il paraît que les conducteurs ont plus de trois ans...
Apparemment, le Vercors est un vrai terrain de jeu pour les plus de trois ans, donc, et il paraît que nous les écolos, les vertacos trotskistes, les padgels rouges et verts, on est vraiment des rabats-joies parce que ça nous embête , qu'ils viennent faire vroum vroum dans nos pattes. Les insultes, c'est par ici.
Ps : le harnais attaché au tracteur c'est pour y mettre la mule (la mère, le père ou le grand frère) quand ça monte.
* Nous faisons 44 km par jour pour emmener le petit dernier à l'école publique, et oui, ça, c'est sûr, on pollue. Tandis que si on l'avait inscrit à l'école catholique, on aurait eu "droit" à la navette. En plus, il a même pas 6 ans, donc c'est pas "obligatoire" à son âge l'école, nous dit le CG, et l'accueil des tous petits, ben, non, y'en a pas, pourquoi faire, a déclaré notre "élu" à ce même CG, les bonnes femmes, elles ont qu'à rester à la maison... Donc, mon mari, lui, il fait vroum vroum en 4X4 pour amener le petit chez la maîtresse (cette sorcière communiste), parce que sa femme, elle a le culot d'aller faire la prof au collège et même des fois elle s'en va on sait pas où rencontrer des lecteurs !
Nous les écrivains, on oublie souvent de parler de ceux qui nous ont poussés à le faire, lire, écrire.
La première de ces profs dont je me souviens, je la vois encore très souvent : ma mère (et maintenant, je suis prof de ma fille...), et surtout, surtout, je me souviens de cette école (classe unique) très particulière, au bord d'une route perdue, Bertoire.
Puis il y a eu Christiane Gant, prof de français au collège de ce village dans lequel se concentre l'histoire du Tiroir à cheveux. Je me souviens de cette prof loufoque, aussi "débraillée" et "sans gêne" que je le suis aujourd'hui, qui nous donnait envie de lire et découvrir plein de choses et qui avait dit en salle des profs (j'avais des informateurs,la mère de ma meilleure amie était prof de math/musique dans le même collège) : "vous savez pas ce qu'elle nous a sorti, Emmanuelle, aujourd'hui ? Etre à l'école, c'est déjà une chance". Enfin bref, cette prof sait depuis peu que j'écris et est une de mes "fans"...
Au lycée, en première, il y avait un prof de français, Volodia Toreilles (je ne suis pas sûre du nom) dont toutes les filles étaient amoureuses parce qu'il était "beau gosse et chemises blanches". Par pur esprit de contradiction, il m'énervait. En plus, il s'était mis en colère parce que je ne prenais pas de notes, il tenait à me rappeler le bac à la fin de l'année, que c'était pas parce que j'étais en "S", etc (oui, j'étais une "scientifique", tout le monde n'est pas parfait !). Mais une des premières copies à rendre était un commentaire composé sur Le Plat Pays et je m'étais éclatée à commenter ce texte, et là, il m'avait rendu mon commentaire avec un A+ en me disant, non seulement c'est excellent, mais en plus c'est très bien écrit. Pour moi qui commençais mes premières béguins littéraires, c'était encourageant.
À la fac, je me suis aussi "fritée" avec une prof : Maxime Scheinfeigel. En licence, elle nous demande si on préfère mettre le partiel fin mai ou début mai. Enceinte jusque là (mais assise) je lui dis "oh pour moi ce sera fin mai" (le terme était prévu le 6 mai). Elle me répond "vous savez, mademoiselle, le festival de Cannes, c'est fin mai". Nous sommes étudiants en cinéma, et certains d'entre nous ne jurent que par ce genre de manifestations. À la fin du cours je me lève et lui fais remarquer que moi, le festival de bidule, je m'en fous complètement, par contre... Elle s'excuse en voyant mon gros bidon.
Ses cours sur le documentaire et le son au cinéma sont fascinants, même si son côté "bourgeoise" m'énerve, elle me fascine elle-même, et encore aujourd'hui (et elle le sait !).
En maîtrise, quand elle me demande qui je veux pour diriger mon mémoire, je réponds "oh moi, ben, qui voudra bien de mon sujet", alors elle me trouve "bien arrogante".
C'est elle bien sûr qui le dirigera, et déclarera en soutenance, que ce mémoire est celui "d'un écrivain de cinéma, voire d'écrivain tout court".
Après, je ne la "quitterai" plus, en quelque sorte, puisque pour tout ce que je vais entreprendre, j'aurai un étrange besoin de son assentiment. Elle fait des travaux remarquables, est spécialiste de Jean Rouch.
Elle et Christiane viendront me soutenir lors de ma première rencontre en librairie, au Grain des Mots.
Enfin, en pépra agreg, j'ai suivi les cours d'esthétique d'un drôle de type avec un chapeau et un oeil en moitié fermé (j'ai aussi cette "variante" lorsque je suis fatiguée), Michel Guérin. Ces cours étaient captivants, et toute l'année il nous a bassiné avec un certain livre que j'ai fini par lire... C'est d'ailleurs grâce à l'esthétique que j'ai eu le concours, et depuis, j'adore la philo.