Je croyais me balader sur des faysses, passer mon temps numérique à chercher comment déloger un insecte de l'oreille, mais voilà que le plus gros du roman semble se situer dans une grande réception semi-mondaine...
Or je ne sais pas organiser des fêtes de ce genre.
La seule fête importante à laquelle j'ai été conviée est celle de Cherchemuse, chez Christian,
où tout le monde met la main à la pâte et au violon
même mon petit Paul
Cherchemuse n'a rien à voir avec la réception "d'entregens" que doit préparer ma narratrice, maîtresse de maison tenue à la perfection, femme au foyer, aidée de son personnel, essentiellement sa femme de ménage, dans laquelle je me projette tellement plus facilement, lavant mon linge sale en public avec un travail d'écriture qui plonge mes mains dans la crasse.
Il va falloir que je me documente sérieusement sur un sujet qui ne me passionne pas du tout, des histoires de traiteurs et de mise de table.
Mais ce n'est pas la première fois : il y a trois ans je n'aurais jamais cru passer des mois à lire des magazines de coiffure...
Je vais donc me consacrer pour quelques jours à ces épreuves.
Le problème, c'est que je ne fais pas que vérifier les corrections, les approuver ou non : j'en profite pour encore tout relire, des fois qu'une virgule ne serait pas à sa place...
J'ai déjà passé l'après-midi sur la balancelle avec ces pages en ayant d 'abord pris soin d'envoyer balader plus loin les enfants...
Car en même temps que le pli de P.O.L., j'ai reçu aussi ce cadeau de mon mari. Il devait sentir l'orage arriver - face aux épreuves, je suis insupportable - et s'était dépêché de me fabriquer une balancelle...
Mais ce soir, je vais réintégrer mon grenier...
J'en suis donc aux dernières retouches sur Les Adolescents troglodytes (dead line : fin septembre, m'a dit Jean-Paul Hirsh, je traduis "fin août", car en septembre, j'ai d'autre pain sur la planche, et surtout d'autres ados sous les yeux et les oreilles).
Les derniers repérages (voir "des passages"), l'entrevue avec Morin à propos de Dryade et Shendo (entre voir et note du 7 août) mais aussi les lectures "bêta"* d'amis et familiaux me permettent d'y voir plus clair, d'avoir un peu de recul, ou de précision.
Il y a d'abord eu mon webmaster, puis Danielle, puis Sylvère, puis Christel (qui a été ma première lectrice de tous, on devait avoir l'âge de ma fille, 11-12 ans), et Pascal, très perspicace et très illisible (le plus critique aussi, donc c'est peut-être lui qui me fait le plus avancer).
Avec le webmaster, Sylvère et surtout avec Pascal, on a pu discuter en tête à tête mais ma Lorie, quand elle est venue, elle m'a dit que non, elle me rendait pas encore ses corrections, qu'elle n'était pas encore "satisfaite" de ce qu'elle avait marqué, et qu'elle me les enverrait par mail. Alors moi je dis : y aurait pas de l'Hortense dans ce "report" ? J'attends ton mail, Mal Haut (rit Hortense, rit).
* C'est Gilda qui m'a appris le terme de "bêta lecteur", étant elle-même une "bêta" de Martin Winckler.
Depuis samedi, c'est tout neuf, je colle une étiquette après la dédicace, sur laquelle figure mon adresse e-mail et l'adresse url de ce site, des fois qu'il prendrait au lecteur l'envie de m'écrire, ou d'en savoir plus sur ma maladie d'écrire, mes brouillons.
Et dimanche voilà que je reçois le premier message de lecteur, je veux dire de lecteur inconnu, pas une amie, un membre de la famille ou quelqu'un qui a mon adresse e-mail dans d'autres circonstances (comme cette amie de Martin Winckler ou encore , croisée sur le blog de Dolce, qui est aussi écrivain - qui écrit de très beaux livres - ou encore les mails d'autres auteurs avec qui j'ai sympathisé dans des petits salons). Enfin, voilà, après avoir reçu des lettres papiers, mon premier message électronique de lecteur, en l'occurrence une lectrice, message très émouvant...
"vos mots, vos phrases, votre ponctuation exprimant les émotions et le sentiment d'attachement de cette mère pour son enfant, pour ses enfants, sont sensibles et beaux. peut-être parce qu'ils reprennent le quotidien, des gestes courants imprégnés d'amour. votre livre m'a emporté avec délice. merci pour ce bon moment"
émouvant, parce que tout ça, mais aussi parce que ce message était signé par une "qui porte ce même prénom, ce prénom qui n'est pas écrit dans ce livre..." (là elle cite ma dédicace).
Ce prénom que par pudeur par peur par pleurs je n'avais pas voulu mettre dans le livre, le voilà qui resurgit chez une lectrice...
merci à elle