multipare


Avant Sylväre_3

Etre mère on se doutait que c’était le début de l’interminable, mais aucune d’entre nous n’avait imaginé combien elle aimerait ça, comment elle pourrait se complaire dans ce temps dépressif, langoureux, de ses gestes à ses enfants. Les voir grandir imperceptiblement. Ne pas les voir grandir.

Le présent nous prend, le silence est aussi fort que les cris, et le silence nous garde. On se tait devant la désespérance quotidienne des beautés, des chagrins, au coucher, au lever. Cette belle et grande amertume au moment de border les enfants. Il ne reste rien que ces journées, ces nuits : il ne reste rien que le temps.

Pour être chez moi, récit, édition du Rouergue, mars 2002


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