la petite vieille et le type de la route
12Feb07 | avoir mal
En me replongeant hier dans ce film, je me suis dit : cette petite fille devenue vieille, revenant sans cesse à l'endroit de la disparition de son père, ne fait pas autre chose que ce que fait le type de la route, attendre quelqu'un qui ne reviendra jamais.
Parce que oui, c'est Rémi, celui qui tient le bouchon littéraire de Privas qui me l'a dit : il y a bien eu un accident à l'endroit où ce type attend, et ce seraient des personnes de sa famille.
Je ne sais pas pourquoi ça me touche autant, mais j'ai le ventre froissé à chaque fois que je passe devant ce type, et quand je regarde Père et fille je m'identifie complètement, mais, et là est le plus étrange, je ne m'identifie pas à cette petite fille qui attend*, non, je m'identifie à celui ou celle qui disparaît, et les larmes qui me viennent sont pour mes enfants que j'abandonne, mes enfants devenus vieux...
* pourtant, ce serait le plus simple à comprendre (mes parents ont été séparés longtemps à cause de leur travail et j'attendais si longuement mon père que lorsqu'il revenait je me souviens je me disais : tiens, le type qui vient voir ma mère, sans comprendre tout de suite que ce type là, c'était ce père que j 'attendais), mais ma hantise est bel et bien d 'abandonner mes enfants, pas l'inverse.
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