une lecture avec l'accent
Marika Dreistadt est une actrice de théâtre de la cie du Théâtre en flammes (mais pas seulement). Elle a, bonne élève, mis des années à perdre "l'accent". L'accent de Tarbes.

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Denis Maillefer, le metteur en scène du Théâtre en flammes lui a demandé de le reprendre pour lire Le Tiroir à cheveux, il préférait, disait-il, "ancrer le texte dans le sol". Et c'était bel et bien (presque) le même accent que j'avais en tête en écrivant ce livre, sauf qu'après, une fois le livre publié, je l'avais mise de côté, cette sorte de version originale, et je ne parlais plus que de celle dont on me parlait, la version écrite.

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Alors ça m'a fait tout drôle d'entendre Marika à la BCU de Lausanne lundi. Au début même ça m'a surprise, presque choquée, je trouvais sa façon de lire "vulgaire", trop directe, trop brutale (elle faisait la "piche", comme on dit chez nous), elle s'est même arrêtée pour manger une clémentine trouvée dans le tiroir de cette petite table pour seul décor, et à continué sa lecture la bouche pleine...

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Puis, peu à peu, j'ai retrouvé tout le fond sonore du livre, et même des mots qui n'y étaient pas, des mots qui étaient comme sous-entendus par la lecture de Marika, comme à l'arrière-plan de cette histoire. Dans cet accent il y avait aussi des paysages, des odeurs, des sensations oubliées : tout le hors-champ du livre.

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