les roses et le terroir : la bibliothèque du village
18Oct06 | yeux
Bientôt les vacances de Toussaint je vais pourvoir aller à la bibliothèque.
Cet été, j'avais aidé au tri du bibliobus : cela consistait à pencher horizontalement les livres que le village allait garder pendant trois mois.
Une habituée m'a dit : je m'occupe des documents, tu fais les romans ? Ah oui, pas de problème !
Elle doute. N'oublie pas : les lecteurs veulent du terroir. Ah du terroir : et hop, un petit Jim Harrisson (terroir du Montana), et un H. Crews (Géorgie) et comme ça j'ai détourné tout ce qu'on me demandait....
Si, Mauvigner, c'est une histoire d'amour, si ça c'est une "saga", et ça c'est "lyrique", mais tu comprends pas, Pierres Senges il est Ardéchois ! si ça va plaire à vos lecteurs, Ah, Leslie Kaplan, c'est historique... et voilà notre village pourvu pour quelques semaines encore de LITTERATURE !
Dans cet enthousiasme, je sais même plus ce que j'ai sélectionné, mais je languis les vacances pour retrouver tout ça.
Le mec du bibliobus me regardait avec des grands yeux, persuadé que j'allais vite (ah oui, je savais ce que je voulais !) à cause de Paul qui faisait la foire*.
Déjà, il avait mis de côté ma "commande" : des livres encore vierges d'emprunt, des Savitzkaya, des Véronique Ovaldé, et plein d 'autres... C'est tout pour vous ? Et oui !
Je me retourne : oh vous avez le "matricule des anges" ? Lui : oui, et de m'expliquer ce que c'est une très bonne revue de littérature... Je souris : je connais, ah non, celui de septembre 2005, merci, je l'ai, je l'avais acheté. Le bibliothécaire fronce les sourcils "vous êtes sûre ?" Je n'ai pas osé lui répondre que oui, parce que dans celui-là, y a une super critique de mon livre...
Non, je n'ai pas honte d'avoir sorti du bus une bonne vingtaine de romans dont les lecteurs de ce village sont peu familiers. Non, je n'ai pas honte d'y avoir laissé les derniers Marc L. et autres Amélie.
Déjà, j' ai offert à la bibliothèque un livre de , que j'avais eu en double.
Et puis...
Ce n'est que justice : dans un autre petite bibliothèque de village, un ami me l'a raconté, ils avaient eu un don, quelqu'un s'était délesté de tous les Genet... TOUS ! Il s'était vite inscrit pour les lire. Il cherche : il y en avait un peu en "poésie", mais il en manquait. Il se retourne : beaucoup étaient classés en jardinage : Miracle de la Rose, Notre-Dame-des-Fleurs... et Des fois juste à cause de "Genêt" !
Alors si lire Genet c'est apprendre à faire des plates-bandes, moi je peux bien mettre les Harrisson et Elwood Reid et même Harrry Crews dans "romans de terroir". Je m'excuse, y' autant de vaches et d'odeurs de terre, et chez moi, ce n'est pas péjoratif, bien au contraire.
* (Il a fini par se blesser sur les marches en fer du bibliobus, on l'a entendu crier à la boulangerie, située de l'autre côté du village...)
Cet été, j'avais aidé au tri du bibliobus : cela consistait à pencher horizontalement les livres que le village allait garder pendant trois mois.
Une habituée m'a dit : je m'occupe des documents, tu fais les romans ? Ah oui, pas de problème !
Elle doute. N'oublie pas : les lecteurs veulent du terroir. Ah du terroir : et hop, un petit Jim Harrisson (terroir du Montana), et un H. Crews (Géorgie) et comme ça j'ai détourné tout ce qu'on me demandait....
Si, Mauvigner, c'est une histoire d'amour, si ça c'est une "saga", et ça c'est "lyrique", mais tu comprends pas, Pierres Senges il est Ardéchois ! si ça va plaire à vos lecteurs, Ah, Leslie Kaplan, c'est historique... et voilà notre village pourvu pour quelques semaines encore de LITTERATURE !
Dans cet enthousiasme, je sais même plus ce que j'ai sélectionné, mais je languis les vacances pour retrouver tout ça.
Le mec du bibliobus me regardait avec des grands yeux, persuadé que j'allais vite (ah oui, je savais ce que je voulais !) à cause de Paul qui faisait la foire*.
Déjà, il avait mis de côté ma "commande" : des livres encore vierges d'emprunt, des Savitzkaya, des Véronique Ovaldé, et plein d 'autres... C'est tout pour vous ? Et oui !
Je me retourne : oh vous avez le "matricule des anges" ? Lui : oui, et de m'expliquer ce que c'est une très bonne revue de littérature... Je souris : je connais, ah non, celui de septembre 2005, merci, je l'ai, je l'avais acheté. Le bibliothécaire fronce les sourcils "vous êtes sûre ?" Je n'ai pas osé lui répondre que oui, parce que dans celui-là, y a une super critique de mon livre...
Non, je n'ai pas honte d'avoir sorti du bus une bonne vingtaine de romans dont les lecteurs de ce village sont peu familiers. Non, je n'ai pas honte d'y avoir laissé les derniers Marc L. et autres Amélie.
Déjà, j' ai offert à la bibliothèque un livre de , que j'avais eu en double.
Et puis...
Ce n'est que justice : dans un autre petite bibliothèque de village, un ami me l'a raconté, ils avaient eu un don, quelqu'un s'était délesté de tous les Genet... TOUS ! Il s'était vite inscrit pour les lire. Il cherche : il y en avait un peu en "poésie", mais il en manquait. Il se retourne : beaucoup étaient classés en jardinage : Miracle de la Rose, Notre-Dame-des-Fleurs... et Des fois juste à cause de "Genêt" !
Alors si lire Genet c'est apprendre à faire des plates-bandes, moi je peux bien mettre les Harrisson et Elwood Reid et même Harrry Crews dans "romans de terroir". Je m'excuse, y' autant de vaches et d'odeurs de terre, et chez moi, ce n'est pas péjoratif, bien au contraire.
* (Il a fini par se blesser sur les marches en fer du bibliobus, on l'a entendu crier à la boulangerie, située de l'autre côté du village...)
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