Archives pour mai 2007

Pluies

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Tout-à-l’heure en (re)lisant d’affilée toutes les notes du carnet de Marc Pautrel j’ai repensé à cette série de photos que j’avais faite de Paul sous la pluie d’août, il y a presque 3 ans, dans le Vercors. Il marchait depuis moins d’un mois. Pourquoi ce rapprochement ? Peut-être à cause des détails, des petits cailloux triés, cette idée de s’arrêter sur quelque chose, et puis de partir loin. De voir loin. En noir et blanc et gris et mouillé. Peut-être à cause de ce livre qu’il a publié, Le Métier de dormir où les récits me font penser à des minuscules îles, des rochers, des récifs. Clairs et pourtant opaques, insaisissables mais qu’on pourrait pourtant toucher, en marchant à travers la brume des phrases, les gouttes précises des mots. Observer. Marcher. C’est-à-dire comprendre le monde, le prendre ou bientôt : l’écrire.
Le Vercors aussi est une île, petite, étroite, et immense à la fois.

Commérages littéraires, petit mots doux

Certains blogs ont poussé comme des champignons (l’odeur des sous-bois en moins) autour du prétendu “milieu“ éditorial.

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J’avais déjà tenté d’éclaircir ma situation ici à propos de ce qui est prétendu dans certains blogs.

Mais bon, les auteurs ”en devenir”, “wanabee” ou velléitaires comme on préfère, sont parfois d’une férocité et d’une ténacité hargneuse, comme on a parfois essayé de l’analyser ici ou plus précisément là…

Voilà que l’on commence par dire tout et n’importe quoi sur un auteur qui, tout simplement, fait très bien son travail, ce qui semble gêner certaines personnes sans-doute moins assidues à l’écriture.

Puis c’est enfin mon tour !

Parmi les “critiques” de mon travail, le fait que je vive “loin de tout“ (mais loin de quoi, au fait ?), je ne vois pas bien le rapport mais bon, et que je suis une ”altermondialiste antilibérale pure et dure“ alors que ce sont plutôt les idées de mon mari, pourtant ”petit patron“ . Pour une fois, on ne m’a pas traitée de feignasse de prof, mais sans doute l’auteur de ce blog ne savait-elle pas, qu’en plus, j’étais payée à ne rien foutre* quand je n’étais pas payée à écrire des romans ”chiants“…

En photo : un endroit correspondant à ”mes idées“, photo prise à Lausanne (où j’étais invitée en tant qu’écrivain ”glauque“…)

PS du 03/03/07: la tenancière de ce blog n’est autre que Valérie Rocheron-Oury, qui tient aussi celui-là (ex Queen-Kelly) et son aigreur à mon sujet ne vient pas, comme je m’en doutais, du contenu de mes livres (qu’elle n’a donc pas lus) mais de quelques échanges houleux que nous avions eu (résumés ici)*, je suis donc responsable de ses ressentiments, je n’aurais pas dû échanger de cette façon avec cette fille, cela ne servait à rien, et, même s’il est dommage qu’elle confonde opinions et écriture, si elle a tort de ”critiquer“ des textes qu’elle n’a pas lus (personnellement, je n’ai pas lu les textes pour enfants qu’elle écrit, je n’en parle donc pas), je comprends un peu mieux sa note, parce qu’elle n’a décidément pas les mêmes valeurs éthiques

* ou encore de l’ennui d’une femme au foyer pendant que François mari chéri travaille à son cabinet d’avocat parisien ?

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Suite des rencontres : avril 2007

C’est encore un mois très riche, avec des rencontres incroyables, et justement inénarrables, mais je m’y colle, j’essaie quand même.

Vendredi 13, bibliothèque associative de Cuvat (“Lettres Frontière”).

Là je rencontre beaucoup de personnes de “Lettres Frontière” et notamment Mireille Hubert, qui me loge. Mireille est une prof de gym à la retraite, une lectrice jamais rassasiée et surtout très très exigeante. On se raconte nos lectures et j’adore ça.
La rencontre à la bibliothèque est tout aussi passionnante.

Le lendemain je repars avec de l’huile d’olive faite par la fille de Mireille qui vit juste en-dessous de l’Etna (la concurrence est rude avec l’huile de Belugo faite par Alain) et surtout avec un cadeau merveilleux qui sera pour moi une découverte.

Puis nous allons faire une petite ballade au bord du lac d’Annecy en attendant de retrouver Agnès, la bibliothécaire bénévole de Villards-sur-Thônes. Mireille me montre alors le lieu de tournage d’un film, celui que son fils vient de terminer (bientôt sur Arte et dans les salles), Candidat Libre avec Olivier Gourmet, acteur que j’aime beaucoup, et on se trouve des films adorés en commun, spécialement celui-là

Samedi 14, bibliothèque des Villards-sur-Thônes (“Lettres Frontière”).

Alors là, je continue à passer un samedi incroyable.

Tout d’abord je me retrouve pour déjeuner dans une ferme chez Agnès Sylvestre, bénévole à la bibliothèque, dont le mari est paysan et éducateur spécialisé (ados en difficulté) à la retraite.
Je me sens bien sûr à l’aise dans une ferme (un “bidon-ferme”, me précise Agnès), mais très vite je m’inquiète, car dans le bazar accueillant quelques indices religieux me posent problème. Je comprends vite que j’ai tort : les Sylvestre sont des chrétiens pratiquants, oui, mais pas des cléricaux extrémistes, ni des cathos de droite obtus (ils militent d’ailleurs à la Conf), et nous discuterons spiritualité, société, littérature comme jamais je crois je n’ai pu le faire. Le repas du soir se passera pareil, exaltant de paroles échangées.
J’en garde un souvenir extraordinaire : “le jour où des exploitations agricoles seront tenues par des arabes j’aurai confiance en la société” me dit le mari, qui accueillera au moment du café un Algérien, pratiquant lui aussi, et lui aussi non extrémiste (“cette année je crois que je vais pas aller au bled, car les barbus sont devenus fous, j’ai trop peur”) avec une partie de ses enfants (il est arrière grand-père) et sa femme, pour leur permettre de tuer un mouton tranquilles.

Ce paysan chrétien humaniste me dit aussi ce qu’aucun lecteur du Tiroir à cheveux n’a formulé ainsi, et qui me touche beaucoup, à propos de ma narratrice. Il m’explique que ce qui l’a ému, travaillé, saisi même, c’est qu’elle est béante et bétonnée à la fois, il répète : “la béance et le bétonnage”…

Tout l’après-midi, parce que j’en avais entendu parler à la radio, on va se faire une petite promenade “art contemporain” avec une copine d’Agnès : on va voir notamment ce tout nouveau squelette d’une espèce devenue rare, découvert il y a peu, le Deupatozaurus de Ghislain Bertholon. Puis la copine d’Agnès m’emmène dans une fondation, où on reste un moment médusées toutes les trois devant la très belle La Nuit recule de Christain Lapie.

Ensuite, c’est le moment de la rencontre : à la bibliothèque je fais la connaissance de Thierry Caquais, qui exerce la drôle de profession d’“animateur littéraire” et j’apprends l’existence dans ce village d’un chouette festival de cinéma, le “festival du film à la con”

Comme souvent, je repartirai avec des cadeaux : un livre pour mon petit Paul et un pour moi (qui fait suite à nos discussions).

Vendredi 20, rencontre au “Tradéri Qâhwâ” bar-resto à Aubenas, où j’ai grand plaisir à retrouver Yves et toute sa famille, (que j’avais rencontrés à l’occasion de la présentation du livre d’Orion) et les libraires d’Aubenas.

Il faut imaginer des questions pertinentes, des personnes attentives, et ce dans une ambiance festive, un décor dans le resto conçu exprès pour la rencontre, et même un menu (la rencontre se fait avant et pendant le repas) concocté en fonction du livre et de “mon univers” : des sardines grillées succulentes en entrée, et au dessert bien sûr des “dames blanches” : “Les histoires d’éboulement ici c’est comme les histoires de dame blanche aux bords des routes. Tout le monde sait et ne sait rien. Tout le monde en a vu ou son frère ou son cousin. Dans un tournant, non c’est au fond des lignes droites, c’est là où y’a eu des morts, t’es trop con.” (Les Adolescents troglodytes)

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Vendredi 27 à Divonne (“Lettres Frontière”) en compagnie de Franck Pavloff.

J’ai revu avec émotion mon poète préféré venu en voisin.

Divonne est une ville résidentielle (frontalière avec la Suisse) si “propre” qu’une des bibliothécaire me confiera en me désignant un tag sur un mur : “ne vous y trompez pas, c’est un faux, la mairie paye quelqu’un pour en faire, pour que ça fasse un peu vivant” !

Et maintenant je laisse Franck Pavloff raconter (in Livre Hebdo du 11 mai) : “Je termine sur les genoux, mais dans le calme de la bibliothèque de Divonne-les-Bains. À mes côtés, Emmanuelle Pagano (…). Même attirance malgré notre décalage d’âge, pour Giono et Genet, leurs écritures sensitives, âpres, sensuelles, flamboyantes, frottées aux souches des collines ou aux murs des geôles. Emmanuelle s’est extraite à l’aube de ses hauts plateaux ardéchois, la fatigue de mes voyages vrille ma nuque, on s’en fiche; (…) les frontières reculent. Signatures, jus d’orange et vin de Savoie, une bibliothécaire émue laisse échapper les perles de son long collier. Et puis voilà Paulette, lectrice au verbe haut, qui gère une agence postale dans un bourg voisin. Elle organise son poste de travail en toute liberté ; demain elle placera sur une étagère, bien en vue, les livres achetés ce soir et, s’ils le désirent, les clients pourront les emprunter. Pour caler un objet brinquebalant dans un paquet postal, au lieu d’utiliser le papier à bulles ou ces ridicules chips en polystyrène, elle rajoute un roman par-dessus ou coince un recueil de nouvelles sur le côté. ”Si, si ,dit-elle aux clients étonnés, le prix ne dépend plus du poids, alors autant faire voyager les livres. Vous verrez, il leur plaira celui-là“. Et hop, un coup de tampon. Merci Paulette”

J’étais là, je peux dire que Franck n’invente rien…

Samedi 28 : bibliothèque des Houches (“Lettres Frontière”).

C’est ma dernière rencontre “Lettres Frontière”. La bibliothèque est lumineuse au pays du Mont Blanc, mais il y a peu de monde car je ne suis pas skieuse… qu’importe, encore une rencontre vivante et riche et je ne peux dire qu’ajouter : merci à tous ceux et celles de cet assos, qui m’aura fait aller dans des endroits fabuleux rencontrer des gens incroyables.

Oh s’il vous plaît sélectionnez moi pour “lettres Frontière 2008” !

chouette lettre de refus

Rangeant et triant un petit peu*, j’ai retrouvé une lettre de refus du Tiroir à cheveux plutôt intéressante (d’autant que lorsque je l’ai reçue, j’avais déjà signé avec P.O.L. donc la déception n’était pas la même).
C’est une lettre comme on aime en lire, argumentée, une critique intelligente du livre.
Par ailleurs cette maison d’édition régionale était un modèle du genre, associant découvertes de textes et formation aux métiers du livre, elle a été mise en difficulté depuis (et moi depuis j’ai déménagé).

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* Je trie des choses à numériser, dont mes mémoires de maîtrise et de DEA, que je voudrais mettre en ligne pour qui s’intéresserait à l’esthétique du cinéma (analyses via l’angle du corps humain et filmique, puisque je m’intéressais déjà aux “corps empêchés” il y a 15 ans… : analyse de Mauvais Sang de Léos Carax depuis le mal au ventre du personnage principal, Alex, pour la maîtrise et étude des découpages/démembrements chez Pasolini pour le DEA).

lycéens lecteurs

Dernière minute : Les adolescents troglodytes viennent paraît-il d’avoir un prix de lycéens : celui du lycée Paul Valéry à Paris (12ème arrondissement), lycéens qui avaient déjà sélectionné Le Tiroir à cheveux..

J’avoue être un peu dubitative au vu de la qualité de la sélection : moi j’aurais voté pour le Mauvignier… mais bon je ne suis plus lycéenne (déjà mon fils l’est c’est dire) et pas à Paris* ! Merci beaucoup, donc, aux lycéens de Paris 12ème** .

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(en photo une de mes élèves à moi)

* J’étais lycéenne à Béziers, 34, mais j’ai quand même été étudiante à “Paul Valéry”…

**en plus Paul Valéry est le seul lycée à proposer l’option cinéma en Hypokâgne, ils doivent avoir une équipe pédagogique d’enfer : enfin le cinéma en lettres sup !

Fréquence 7 majeure

Voici* enfin cette entrevue sur fréquence 7, entrevue tant attendue (j’en ai parlé ici…) :

Fréquence 7 est une radio très riche et majeure : 25 ans cette année !

*Les dossiers de presse (presque) complets sont disponibles en téléchargement au format zip dans les pages des textes (tous les fichiers se téléchargent alors sur le bureau de votre ordi).

Ps : les commentaires sont désormais modérés, merci de votre patience…

rencontres (2)

Suite du compte rendu des rencontres, le mois de mars, très riche :

- mardi 6, rencontre au Bouchon Littéraire, café-resto-cave à vin littéraire, à Privas avec la librairie Lafontaine.
Rencontre toujours aussi chaleureuse qu’en novembre 2005. Rémi a quitté la librairie, mais anime toujours le bouchon. Dans ce bouchon, y’a beaucoup de vrais gauchos, mais on va pas s’en plaindre. C’est un endroit où je vais régulièrement, boire une petite infusion en attendant le TER de mon fils. Bien entendu, pendant la rencontre, il a été question du type de la route

- mercredi 7, rencontre à “La Dérive” (librairie), Grenoble.
Comme je suis une ancienne vertaco, j’ai été rejointe à la librairie par deux amis et le hasard a fait qu’ils se sont retrouvés assis chacun à côté de moi, je me sentais donc escortée par deux gardes du corps, ou gardes de ma mémoire, je ne sais pas… et par n’importe lesquels : Thierry, ex collègue de La Chapelle, passionné de littérature et coureur acharné depuis quelques temps (j’en avais marre de courir sans cesse après je ne sais quoi, m’a-t-il dit, alors je cours maintenant pour courir, volontairement) et Patrice, père d’un copain de mon fils aîné (copain que l’on peut retrouver un peu dans le personnage de Nielle dans les Adolescents troglodytes).
Yves, le libraire, est un type formidable, vraiment, de même que “sa cour“ : que des nanas, venues aux livres via leurs ”CE“ respectifs (avec les dames de la ”météo“, on a discuté glace, burle, neige…).

- samedi 10 et dimanche 11, fête du livre de Bron
Samedi, soirée au Magic Mirror “Les écrivains sont vos libraires”. Les écrivains commentent leur “bibliothèque de choix” en compagnie de Thierry Guichard, du Matricule des Anges : j’ai encore et toujours lu du Bastard, et du Revaz aussi.
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Dimanche, Aux pays des métamorphoses” Lecture-rencontre autour des Adolescents troglodytes et de Eté strident de Ling Xi, rencontre animée par Martine Laval
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Ling Xi et moi, on a failli se foutre sur la tronche, parce qu’on a commenté nos “bibliothèques de choix” et, alors qu’elle est une fan de Pagnol et n’aime pas Giono, je ne jure que par Giono et je n’aime pas Pagnol, et les susceptibilités de lectrices c’est pas rien…
Au moment des signatures, j’ai retrouvé les personnes de l’assos “de bouche à oreille” de Le Pin,
grâce auxquelles j’avais su d’où venait la coiffeuse du Tiroir à cheveux et aussi pas mal de lecteurs, surtout des lectrices d’ailleurs, et même une vrai fan (elle était accompagnée de deux fillettes, elle avait l’air très heureuse de me voir et m’a demandé si j’avais des enfants : ma réponse a semblé la rassurer).
Entre ces deux moments, j’ai assisté à pas mal de rencontres avec d’autres auteurs, à Bron on a vraiment un choix extraordinaire : Brigitte Giraud et toute l’équipe font du très très bon travail.

- samedi 17 à 15H, rencontre à la médiathèque de Cahors,  autour de la question “qu’est-ce que vous fabriquez ?” .
Peu de monde, mais une attention extrême, un chouette échange, et en plus une bibliothécaire en bleu (tout était bleu d’ailleurs, même la salle) , dont je viens de recevoir un super cadeau…

- samedi 24, rencontre au château de Colombières sur Orb (34), organisée par “lectures vagabondes”.

Beaucoup de monde en ce château, une soirée très sympa animé par Jean-Claude Mancione. Cette fois j’avais emmené mon dernier né, car cela faisait trois week-end que je passais hors de la maison (et la semaine, je le croise à peine), et à la fin de la rencontre, il a mis un peu le bazar, répétant tout ce que je disais, ou me plaquant sa main sur ma bouche pour que je me taise enfin…

Les Mains gamines, version “pré-ados”

Les Mains gamines avancent tout doucement, et commencent à m’obséder…

Il y a un moment que j’y pense et aujourd’hui j’ai commencé à écrire une version différente, plus “légère” (encore que…) : pour les 10/12 ans, les “pré-ados”, car c’est l’âge auquel se réfère ce roman, c’est “de là” qu’il vient… avec un changement important : le narrateur serait celui qui n’a pas participé à ce “jeu“ des “mains gamines”, un garçon donc, de 11 ans. Reste à voir avec mon éditeur si cela pourrait être publié chez “Petit Pol”, qui ne comporte pour l’instant à ma connaissance aucun titre “ado”, mais une collection “petite bête”, or dans Les Mains Gamines, il est question d’une bestiole dans l’oreille

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Titre provisoire de ce roman jeunesse : La Nouvelle.

Et si POL accepte ces deux textes (avoir un contrat chez un éditeur n’assure - ne rassure - en rien une publication d’office…), ce qui serait étrange et fascinant, ce serait que les deux sortent en même temps… le roman jeunesse, et le roman vieillesse…

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Les points de vues seront forcément différents, et changer de point de vue c’est pratiquement changer d’histoire… Restent les lieux, les noeuds…

envois postaux, réseaux, milieu paysan…

J’avoue j’en ai un peu marre qu’on ne me croit pas quand je dis que j’ai été publiée “par la poste”.
Alors je le re-répète :

J’ai été publiée une première fois par la poste, et c’est même ce que m’a dit mon fils aîné (qui était encore jeune) quand je suis rentrée du travail : « maman, y’a une dame de la poste qui a appelé ». C’était ma future éditrice qui lui avait dit quelque chose comme : « ta maman nous a envoyé un manuscrit par la poste »…

Ensuite ils m’ont refusé mon deuxième texte, que j’ai envoyé non par la poste mais par e-mail à la seule maison d’édition qui a l’époque prenait des manuscrits par mails, La Martinière (maintenant plusieurs le font et cette maison ne publie plus de littérature…), mais je n’ai écrit aucune lettre de présentation (d’ailleurs je ne l’ai jamais fait) et j’avais changé de nom pour être sûre que seul le texte comptait (ce qui était stupide car personne en me connaissait). Ils m’ont appelé le sur-lendemain.

Quand La Martinière et mon premier éditeur (ed. du Rouergue, avec qui j’avais un contrat de préférence) m’ont refusée encore un texte, un auteur connu qui travaillait chez eux (O. Ad*m) m’a proposé de “déposer” ce troisième texte chez son éditeur, j’ai refusé et il m’a dit, à juste titre, que j’étais “trop fière”, que si le texte n’était pas bon, il ne le prendrait de toute façon pas, etc. Il avait raison : c’était d’autant plus stupide que je ne le connaissait, lui, que parce qu’il m’avait fait re-travailler sur ce texte, Le tiroir à cheveux, ce qui était son boulot, rien de plus, et comme il croyait en ce texte, il voulait qu’il soit publié, c’est tout. Il n’empêche j’étais très très déçue d’être encore refusée par cette maison, alors que je trouve cette collection, “La Brune” très belle, et j’ai fait la fière, oui, je l’ai envoyé bouler.

La suite je l’ai déjà racontée ici.

Pourtant je peux dire qu’il s’agit aussi de chance, de moment propice, je ne sais quoi, car je connais personnellement des gens qui n’arrivent pas à se faire publier et ce malgré des écrits remarquables, et d’autres qui ont été publiés par “connaissances” et qui sont bien plus talentueux et travailleurs que moi…

D’ailleurs cela n’a rien d’extraordinaire, beaucoup de métiers fonctionnent en partie par cooptation, par réseaux, le “pire” dans le genre étant je crois celui de paysan* : on soupçonne Bové de ne pas en être “un vrai” car ses parents et toute sa famille faisaient autre chose (lorsque j’entends ça je rigole : donc moi, qui suis petite-fille, nièce, cousine germaine, voisine et amie de paysans, je serais plus “légitime” que lui !), et pour connaître très bien ce milieu je peux vous dire qu’il faut s’accrocher pour en “en être” sans relation…
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Sur cette photo, l’été dernier, je remplace une copine un moment : je vends son fromage au Festival des Violettes (d’ailleurs cette année, j’en profite pour l’annoncer : c’est le MAP qui est invité, moi j’aime beaucoup !!!).

Mais puisqu’on en est aux réseaux : bientôt je vais rencontrer mon collègue André Bûcher et la question est : est-ce que je le connais parce qu’il est paysan, parce qu’il est écrivain, ou juste parce que j’aime et lis ses livres ?

Et bien figurez-vous que, parce que rien n’est simple, mon “homme aux loups”, je l’ai appris il y a peu, le connaîtrait ! Encore une coïncidence qui va faire crier certains aux “réseaux” et copinages ?!

*Je préfère ce terme à celui d’agriculteur, pour des raisons politiques…

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J’avoue avoir beaucoup de “mal” à écrire ces notes, non que je n’en ai pas envie, mais il y a tant de choses à dire, que je me sens débordée, débordante de toute ces choses, et j’ai aussi la trouille d’en oublier…

Pour 2005 et 2006 je l’ai déjà fait ici et là...

Allez… je m’y aventure… Je vais procéder par ordre chronologique, et au présent, avec une note pour chaque mois.

Le 3 février, début des rencontres dans les bibliothèques adhérentes à Lettres frontière, une association vraiment remarquable (et qui est ouverte à toute biblio de Suisse Romande et de Rhône-Alpes) : à 16H rencontre à Annemasse et à 18H30 à Perrignier.

À Annemasse, discussion très animée, intense même, et sur tous les fronts (littéraire, féministe, social…). Je me régale et une dame âgée, qui me pose beaucoup de questions, me moleste un peu : “madame, vous savez, c’est bien ce que vous faites, mais attention, vous êtes trop douce, vous allez vous faire avoir, vous avez encore beaucoup à apprendre” etc, elle est étonnante. Je resterais bien un peu plus après les signatures à discuter encore, mais je dois filer à Perrignier, où m’attend une autre discussion, pas aussi “vive“, mais tout aussi intéressante.

Le 16 février, rencontre à Sauramps, Montpellier.

On me fait la surprise d’avoir recruté Alain, de l’association Belugo de Montagnac (qui m’a déjà invitée en mai 2006 et où je dois aller le lendemain…) pour animer le débat, je suis donc rassurée, la discussion peut s’engager…

…et reprendre le lendemain à Montagnac autour d’un feu de bois :

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Mais cette fois, c’est Janine, auteur d’une magnifique petit livre, qui anime la rencontre.

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Le public est attentif, certains sont venus de loin, oh pas spécialement pour moi, je ne pense pas, mais par fidélité à cette association qui fait un super travail, vraiment, et peut-être aussi pour l’endroit lui-même : les rencontres se font dans une ”écurie d’écrit“, une ancienne écurie reconvertie en lieu de parlotes…

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… à moins que ce ne soit pour la fameuse tapenade de Manu l’ancien libraire, réputée des centaines de kilomètres à la ronde et qui est le plat central de l’apéro qui va suivre la rencontre.

Sauf que, je dois le dire, il avait promis à Nadège* de faire une tapenade rouge, or elle était orange, bien qu’il prétende que c’était une sorte de rouge. C’était même pas une promesse d’ailleurs, c’était une sorte de pari avec une mosaïque de Nadège à la clé, mais je suis désolée, elle était orange.

Après, il y a le repas “en famille”, et à Belugo, la famille, c’est au sens large : il y a donc aussi Jean-Claude Mancione de l’association “lectures vagabondes” (ce sera pour la prochaine note, car il m’a invitée en mars), mais aussi bien sûr Manu, encore et toujours, qui va me faire trop rire (attention, c’est le premier libraire à avoir invité Camille Laurens), qui est vraiment un personnage, quelqu’un de, enfin : vraiment quelqu’un !

Janine a cuisiné sa seiche extraordinaire et en plus elle a fait des “bugnols“ en bonne catalane, et je repartirai pas sans un plein sac de ces beignets anisés. Mais avant de partir, le lendemain, Alain va m’interviewer pour Radio Pays d’Hérault : là normalement il faudrait placer l’enregistrement, mais je l’attends toujours, au fait…

*(Nadège, ah la là, c’est toute une histoire, il faut lire ceci et cela pour comprendre ce qu’il y a entre nous…)

Les rencontres de mars et avril une autre fois. Et celles de juin, juillet, septembre, octobre et novembre 07 j’essaierai de les écrire au fur et à mesure…