Pour être chez moi





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Ce livre a été "présélectionné" pour le 8ème grand prix du livre de montagne :

" Des hauts plateaux pour des histoires d’amours sans lendemain.
Une écriture surprenante qui atteint notre sensibilité."


 Extrait disponible sur le site des éditions du Rouergue
,récit,Emma Schaak,Editions du Rouergue, mars 2002
Le vrai titre de ce livre, celui que je voulais lui donner est
À goutte

Le Matricule des Anges n° 39, juin-août 2002 :
Certains récits avancent sous l'autorité de la douleur et refusent toute autre tutelle qui pourrait les soulager. Ils charrient une souffrance qui semble les galvaniser. Pour son premier roman, Emma Schaak, 33 ans, s'abandonne à "ce bonheur d'être triste". Son écriture, suave et docile, conquise par la tristesse du propos, paraît se ressourcer dans les tourments de son héroïne : femme meurtrie par "le mal ajustement" entre les êtres, amante déçue par des amours confuses acceptées sans méfiance, et mère si peu réconfortée par la présence de deux enfants qu'elle engage dans sa propre solitude. "Mes jours se recroquevillent chaque soir, et mes enfants grandissent pendant la nuit". Pour dire cette démission affective, vécue au rythme des saisons ressenties jusque dans la chair, Emma Schaak réveille les blessures, les sacrifices et le souvenirs. "Je n'ai pas encore la maturité, le recul, le dédain nécessaire pour écrire sans maux. Et si je souffre ça fait toutes ces taches. Ecrire et souffrir ça reveint au même", lit-on. Que cette maturité à venir ne brise jamais la sensibilité de l'écriture."
Pascal Paillardet

La Montagne, 20 avril 2002
Emma Schaak signe le portrait intérieur d'une femme blessée, "déplacée". Ni les enfants, ni les amours de passage, ni la splendeur des paysages de montagne ne suffisent, pour elle, à faire une vie. Dans une langue particulièrement intense et pure, ce texte singulier pointe l'hésitation essentielle des êtres humains : incapables de rester, incapables de partir.
Sur
exigence : littérature,04/08/2002

Un merveilleux repli

On ne sait pas par où le prendre ce petit livre merveilleusement bien écrit, on ne sait pas non plus comment lui dire à Emma Schaak que si les hommes sont ainsi - si différents des femmes cela ne rend pas le dialogue totalement impossible.

Ce ne sont pas les hommes qui sortent. Et disparaissent. C'est nous, en refermant la porte, qui sommes irrémédiablement parties. S'ils revenaient, ils ne pourraient rien retrouver, ni personne.
On entend si bien son désarroi et sa douleur de toutes ces histoires bâclées Le seul bonheur qui aurait été possible a disparu, ce Joë dont elle ne parvient pas à revenir, qui avait accepté d'être le père de son fils mais s'en est allé doucement sans doute parce que ce fils avait pris trop de place dans sa vie à elle:
Je l'ai aimé comme un homme et l'homme que j'aimais a perdu toute l'étendue de mon corps lorsque mon fils est né.
Et en même temps il y a dans cette vie nomade d'hommes en hommes jamais restés, auxquels elle ne sait jamais dire non, pour lesquels elle se force, par lesquelles elle est forcée, une quête vers autre chose comme un repoussoir.
Je crois que le souvenir du père de ma fille sert d'entremetteur entre la beauté des hommes et leur présence repoussante.
A cet éternel masculin imaginaire répond un éternel féminin dont elle ne peut se défaire, pour lequel elle va se mettre hors du monde - chez elle - retrouvant un ailleurs en harmonie avec le monde. Un monde d'écoute et de patience. De sorte que l'on ne sait si ce repli, cet enfermement dans la féminité poussé jusqu'à l'absurde est une réussite ou un échec.

Le livre en tout cas est une réussite prometteuse.


  Penvins






 




















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