Je suis revenue de la ville et j’en parlerai bientôt car j’en ai des choses à dire (je ne pourrai d’ailleurs pas tout dire…). Mais pour le moment, place à mes élèves…
Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer sur cette photo, mes élèves sont en vie.
Oui, ils sont vivants*.
Alors, lorsque je les lance sur un sujet comme “inventer une écriture artistique”, ils créent avec plein de choses, et pourquoi pas avec leur corps en entier et des tabourets pour la lettre A ?
Et pourquoi pas avec une installation à partir d’une trousse de maquillage ?
Je les laisse en autonomie, et comme ces élèves on super bien travaillé toute l’année, qu’ils sont sérieux et sympas, que c’est l’avant-dernier cours, lorsqu’ils me demandent, une fois le sujet terminé, s’ils peuvent continuer à se maquiller, même les garçons, je dis d’accord. Lorsqu’ils me demandent s’ils peuvent me mettre de la couleur, qui part à l’eau, dans les cheveux je dis oui, allez. Et on décide ensemble de tous se faire des mèches et de le proposer à toute l’équipe pédagogique. Pour fêter cette fin d’une année très productive, d’échanges, de rencontres, d’enrichissement mutuel.
Je pense à mon livre mais bien sûr je ne leur en parle pas. Déjà que j’ai des idées un peu “tordues” …
Je leur dis d’accord, parce que, oui, comme l’écrit une de ces élèves avec des éclairages et du carton à la manière de Fred Eerdekens, mes élèves ne sont pas comme le garçon de ce livre, mes élèves bougent, communiquent, ils sont en vie…
* Mais ceux qui sont morts ? Les suicidés, les accidentés… Des fois je pense à eux, et je pense aussi à ceux qui, déjà, sont devenus adultes et parents. Mais ceux-là, ce ne sont plus mes élèves. Tandis que les morts, ils sont morts encore élèves, et alors, ils étaient vivants, pleins de vie, comme on dit. Aujourd’hui c’est à eux que je pense.
Tes photos me rappellent l’effervescence qui régnait dans nos ateliers aux Beaux Arts ( les meilleures années de ma scolarité chaotique).
Vous prenez des risques. Vos élèves vont vous transformer en courgette avec leur trousse à maquillage démoniaque.
Sauf que la vraie sorcière c’est moi…
Je passais juste prendre des nouvelles de la sorcière et de l’éventuelle courgette :-) . En vacances peut-être (de l’un de tes deux métiers) ?
Pas de vacances : je laisse le métier de prof dans deux jours pour écrire toute la journée. Je deviens donc sorcière à temps plein, cloîtrée dans mon donjon altitudinal, avec juste un écart à la Baule quatre jours…
C’est bien pour ça que je précisais “de l’un de tes deux métiers” :-) , je me doutais.
Alors bonnes non-vacances.
PS : dommage que La Baule ne soit pas La Rochelle (enfin je me comprends)
Et d’ailleurs les deux mois d’été “éduc nat” ne sont pas des vacances, puisqu’ils ne sont pas payés (voir ici pour une piqûre de rappel : https://lescorpsempeches.net/page0/files/14bbe5d6e46a4722a30a04e4cb915976-190.html)